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Le politiquement correct et l’infantilisation [Article invité]

De nos jours, notre société souffre de deux maux qui prennent de plus en plus d’importance : la généralisation du “politiquement correct” et la montée permanente de l’infantilisation.

En première analyse, on pourrait croire que ces deux tendances n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Mais, justement, je vais vous démontrer en quoi elles sont étroitement reliées. Commençons par le politiquement correct, cette plaie qui gangrène le débat public.

Le politiquement correct triomphe partout, hélas

Aujourd’hui, si vous prenez la parole dans l’espace public, il faut savoir qu’il y a des domaines et des positions interdites, strictement interdites, parfois même par la force de la Loi !

Et si jamais, par un sursaut d’audace suicidaire, vous décidiez de prendre ces positions défendues ou d’aborder ces domaines honnis, vous allez constater la sanction immédiatement : vous allez vous retrouver complètement, totalement et durablement ostracisé, banni, rejeté et ridiculisé. Une punition cuisante qui frappe en profondeur et n’épargne personne si vous osez sortir du périmètre bien balisé de ce qui est permis. Le politiquement correct consiste justement à toujours bien rester à l’intérieur de ce champ-clos qui devient de plus en plus stérile. On s’en rend bien compte désormais, le débat d’idées est d’une pauvreté affligeante à cause de ce politiquement correct qui débouche forcément sur la pensée unique aseptisée, frigide et totalement non-productive. La créativité disparaît sous le poids de la censure et, surtout, de l’auto-censure.

Du coup, les esprits brillants n’osent plus s’exprimer, les écoles de pensées ne s’affrontent plus et le débat tombe à son plus bas niveau, c’est le triste triomphe d’une médiocrité assumée par les gagnants de ce désastre. La seule chose qui compte désormais est de ne choquer personne, de n’offenser aucune minorité et de toujours s’excuser de tout et de rien. C’est la culture de la culpabilité de la majorité imposée par les représentants auto-proclamés de quelques minorités agissantes mais pas forcément représentative. Inutile de les nommer, vous les connaissez et subissez que trop…

Voilà pour le politiquement correct, le fossoyeur principal du débat d’idées qui faisait notre fierté il y a quelques temps qui paraissent désormais fort lointains !

L’infantilisation, matrice de la déresponsabilisation

Passons maintenant au second volet de l’abaissement systématique du niveau : l’infantilisation pratiqué à grande échelle par nos médias principaux.

S’il fallait mettre un exemple en avant, il suffirait de revenir sur les multiples pantalonnades des mesures prises par notre gouvernement pour faire face à la crise sanitaire : port du masque de plus en plus généralisé, distanciation sociale répétée à l’envie, menace d’un reconfinement alors que le nombre de morts n’arrête pas de baisser et ainsi de suite… Personne ne comprend rien à ces mesures car elles sont difficiles à appliquer, difficiles à justifier et font l’objet de certaines dérogations totalement incompréhensibles (comme celle pour le Puit du Fou).

La seule ligne de conduite qui semble guider nos dirigeants est de faire peur et de contraindre à l’obéissance aveugle d’un peuple sidéré. Dans ces conditions, difficile de ne pas trouver qu’on en rajoute encore dans l’infantilisation croissante qui est pratiquée depuis vingt ans. Mais pourquoi s’en priver puisque ça marche ?

Qui aurait cru qu’on arriverait au spectacle navrant de ces derniers mois ?

Ah mais quand on utilise le double levier de l’émotion et de la peur, on recule sans cesse les limites mon bon monsieur !

Risquons quand même une question : quel est le but visé par cette infantilisation systématique (et qui s’avère diablement efficace !) ?

En vérité, c’est simple : la techno-structure qui nous oppresse veut qu’on la considère comme indispensable, comme une ressource critique même !

Pour cela, il faut supprimer la notion même de responsabilité. Plus personne ne doit être responsable de lui-même ni même de ses actes (d’où la “culture de l’excuse” systématique qu’on connaît désormais). Et pour obtenir cette déresponsabilisation, quoi de plus simple et de plus directe qu’une infantilisation croissante qui va abaisser le niveau de chacun ?

La boucle est bouclée, le niveau est au plus bas

Avec le politiquement correct, la pensée unique, l’infantilisation et la déresponsabilisation, nous arrivons à un effondrement du niveau moyen du citoyen qui est le but ultime de la techno-structure. Ainsi, elle peut se mettre en avant comme le seul moyen de nous sauver (de nous mêmes ? oui !) alors que c’est elle qui a créé le problème.

Oui, le politiquement correct avec son prêt-à-penser et l’infantilisation avec son je-ne-suis-responsable-de-rien sont les deux moteurs principaux de la machine à gouverner qui est en train de nous broyer petit à petit.

Heureusement, il existe une solution. Pensez par vous-même, ne laissez pas des soit-disant “maîtres-à-penser” qui sont avant tout des Tartuffes et des imposteurs, penser pour vous. Ne craignez pas d’exprimer vos opinions même si elles diffèrent de celles des autres. Toutes les avancées majeures dans l’histoire de l’humanité (même et surtout dans le domaine scientifique) ont d’abord été combattues avant d’être admises.

Soyez vous-même, les autres sont déjà pris (Oscar Wilde).

 

Ce billet est un article invité. Il a été rédigé par Alain Lefebvre sur le blog de Bertrand Jouvenot.