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Sept tentations philanthropiques pour le digital

On peut faire du business et être socialement utile.

Tous les milliardaires ne ressemblent pas à Donald Trump. Et les maîtres du monde qui dirigent les GAFA ne sont pas que ces monstres trans-humanistes qui veulent piétiner le reste de l’humanité à leur plus grand profit. Depuis que Bill et Melinda Gates ont choisi de consacrer une immense partie de leur fortune à faire le bien, les philanthropes issus du monde digital inventent à leur tour une nouvelle charité, probablement plus pragmatique que celle des Rockfeller…

1.     La mission originelle des entreprises est de créer de la valeur

Cela fait maintenant des décennies que la célébré maxime de Milton Friedman « La seule responsabilité sociale des entreprises est d’augmenter leurs profits » fait quasiment office de religion, plus particulièrement chez les investisseurs. Si bien que les entrepreneurs qui ambitionnent à la fois d’avoir un impact social et de générer des profits ont le plus souvent effrayé les investisseurs, voyant cette dualité comme contre intuitive.

2.     L’entreprise digitale se veut sociétale

Le digital semble sonner le glas de cette ère. Une tendance de fond voie le jour avec l’apparition d’un pont entre le business traditionnel, centré sur les profits, et la démarche philanthropique orientée vers le bien social. L’investissement dans un business traditionnel peut engendrer un retour sur investissement. Celui effectué dans une entreprise philanthropique peut offrir la satisfaction d’avoir contribué à améliorer une peu le monde. Le digital quant à lui semble se proposer de réaliser conjointement les deux avec une nouvelle génération d’entreprises.

3.     L’éducation est investie par le digital

De nouveaux acteurs disruptant complètement le monde de l’éducation comme edX qui donnent accès aux meilleurs cours des universités du monde entier gratuitement, Corsera ou encore Udacity. Kickboard permet aux enseignants de mieux évaluer leurs étudiants et de mieux collaborer entre eux pour faire progresser les élèves. Teachers Pay Teachers permet à toutes personnes désirant enseigner une matière de proposer ses cours en ligne.

4.     Une nouvelle race d’investisseurs se préoccupent du progrès en général

Des initiatives d’investisseurs du digital comme le La Fondation X Prize de Peter Diamandis voient le jour. Basée en Californie, X Prize est une organisation à but non lucratif qui conçoit et gère des concours de grande ampleur ouverts à des équipes techniques et scientifiques du monde. Son objectif essentiel est d’encourager de nouveaux développements technologiques susceptibles d’engendrer des progrès majeurs pour le bien de l’humanité, grâce à l’émulation suscitée. L’actuel conseil d’administration de la fondation en dit long sur le sérieux qu’il convient d’accorder à cette initiative puisqu’il comprend non seulement Elon Musk, James Cameron, et Larry Page, mais aussi Arianna Huffington et Ratan Tata. Les prix récompensant les vainqueurs sont de plusieurs millions de dollars. Une stratégie très américaine qui permet de frapper les consciences de tous, afin d’attirer l’attention sur le but fixé.

5.     Les nouvelles technologiques sont mises au service des grands défis de l’humanité

Des initiatives à la croisée du profit et de la philanthropie comme la Singulariy University fondée dans le NASA Research Park de Californie, par Peter Diamandis, Ray Kurzweil et Salim Ismail, les chantres des technologies dite exponentielles, qui se veut autant une université, qu’un think-tank et qu’un incubateur. Entreprise privée, la Singularity University se donne comme mission d’éduquer, d’inspirer et de responsabiliser les leaders du monde afin qu’ils utilisent les nouvelles technologies pour répondre aux grands défis de l’humanité.

6.     Même la Paypal Mafia se surprend à être philanthrope

Certaines des start up de la Paypal Mafia comme Space X et ses satellites réutilisables, Palantir Technologie et son ambition de prévenir les catastrophe naturelle grâce à de la data, Matterport et ses expérience immersives en 3D destinées à créer des espace mieux adapter aux hommes, transforment des serial entrepreneurs de talents en de nouveaux bienfaiteurs de l’humanité.

7.     L’entreprise à but lucratif… c’est du passé.

Le digital semble vouloir offrir au monde un nouveau type d’entreprises caractérisé par trois P : Purpose Plus Profit.

Moins froid et technique qu’il n’y parait au premier abord, le digital serait souterrainement, lentement mais surement, assurément, véritablement, en train de contribuer à changer la nature même des entreprises, du moins de leurs missions ?

Après la logique de gain pour soi, et uniquement pour soi de l’entreprise (Win) qu’exprimait brutalement Milton Friedman, remplacé peu à peu par un Win Win, fièrement proclamé, dans lequel l’entreprise et les clients étaient tous deux gagnants, place peut-être au Win-Win-Win dans lequel la troisième catégories de gagnants est encore difficile à cerner : les collaborateurs de l’entreprise, les sociétés appartenant à l’écosystème crée par la première, les citoyens, l’Etat ?