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Pourquoi les entreprises françaises doivent absolument racheter les start-up tricolores

En ne rachetant pas les start-up qui leur font tant de mal, les entreprises établies créent l’opportunité pour la Chine de s’offrir un jour les pépites qui auraient pu permettre à nos grands groupes de se transformer.

 

 

Les marques d’habillement, de mode et de luxe passées sous pavillon chinois ne se comptent plus : Baccarat,Cerruti,le groupe Zanier (Catimini, Z, Chipie, Lili Gaufrette…), Naf Naf, Robert Clergerie, Sonia Rykiel. Sans parler de marques emblématiques comme Salomon, le Club Med, Louvre Hotels, Saint Hubert, Desseilles Laces. De quoi émouvoir dans les chaumières.

 

Plus insidieusement, l’Empire du milieu investit dans l’immobilier Français d’une manière très préméditée. Si les investisseurs ne se montrent pas, leurs capitaux se voient de plus en plus dans les transactions qui portent surtout sur l’acquisition de biens situées à des endroits stratégiques, de manière à tisser une toile qui permettra à la Chine d’être en position de force, lors de futures négociations relatives à des projets structurant du même acabit que des Jeux Olympiques, une coupe du monde ou un Grand Paris.

 

Terrain d’entente

Pendant ce temps, les start-up françaises râlent après le manque de puissance, de dynamisme et de réactivité du capital-risque français qu’elles comparent à son grand frère américain. Les grands groupes, tantôt les observent, les incubent, y prennent des participations, laissant malgré tout cette nouvelle génération d’entrepreneurs donner un coup de vieux à l’ancienne économie.

 

Plus ils apprennent à se connaître, plus les champions de l’ancienne économie et les challengers de la nouvelle économie démontrent leurs difficultés à trouver un terrain d’entente, à créer des synergies, à s’apporter mutuellement, à opérer une symbiose. Souvent les grands groupes étouffent des start-up rachetées. Souvent les start-up fuient les grands groupes de peur de s’y diluer….

 

Le pire des scénario

A trop durer, ce mauvais scénario pourrait conduire justement au pire des scénario. Une situation dans laquelle le dynamisme des start-up n’auraient pas suffisamment bousculé les grandes entreprises pour qu’elle se remettent à la page de monde qui change, et dans laquelle les besoins en capitaux des start-up n’auraient pas été assouvis par un système global de financements insuffisant. Une situation qui ouvrirait alors la porte à deux autres sous-scénarios, l’un étant plus probable que l’autre.

Un premier scénario dans lequel les start-up française auraient non seulement affaibli les entreprises établies du pays, et se verraient rachetées par des capitaux américains. Une hypothèse peu probable compte tenu de la crainte qu’inspire la complexité européenne aux américains, tant au plan culturel (différentes langues), économique (essoufflement de la croissance), réglementaire (Commission Européenne, normes contraignantes…). Un scénario peu envisageable également parce que la longue guerre commerciale que les Etats-Unis ont entamée avec la Chine, même si elle connaîtra des trêves apparentes, l’obligera à se battre sur un autre front.

Un second scénario, le pire mais le moins improbable, dans lequel la Chine n’aura plus qu’à faire son marché en piochant dans ce qui reste débout après la bataille : des entreprises traditionnelles ayant survécu à l’assaut des Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) et des start-up françaises étant parvenu à tirer leur épingle du jeu.

 

 

Articles initialement paru dans Les Echos